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Bajabulile Swazi Tshabalala, la seule femme candidate à la présidence de la BAD 

 

 

La Banque Africaine de Développement (BAD) se prépare à élire, le 29 mai 2025, son prochain président, qui succédera au Nigérian Akinwumi Adesina. Les cinq candidats en lice sont Amadou Hott du Sénégal, Samuel Maimbo de la Zambie, Sidi Ould Tah de la Mauritanie,  Mahamat Abbas Tolli du Tchad et Bajabulile Swazi Tshabalala de l’Afrique du Sud. 

 

Seule femme sur cinq candidats, Bajabulile Swazi Tshabalala a rejoint la Banque africaine de développement en 2018 en tant que Vice-présidente en charge des finances et Responsable financière du Groupe de la Banque. Elle a rapidement gravi les échelons et est nommée Vice-présidente principale en novembre 2021. Swazi Tshabalala cumule plus de 30 années d’expérience dans la sphère économique africaine et est réputée être une financière chevronnée et une leader du développement.   

  

Dans une contribution, publiée sur Financial afrik, la candidate à la tête de la BAD explique: « mon engagement est de bâtir une BAD plus digne de confiance, plus réactive. Cela signifie une réforme de la gouvernance qui soit concrète, non symbolique. Cela signifie des décisions prises plus rapidement, des systèmes internes renforcés, et une culture de la performance où les résultats sont mesurés et les responsabilités partagées. ». Son expérience en tant que vice-présidente principale et directrice financière de la BAD lui a permis de « diriger des réformes pour réduire les délais d’approbation, rationaliser les processus décisionnels, et diminuer la fragmentation entre les bureaux-pays et le siège. » Pour elle, « l’étape suivante consiste à institutionnaliser cette rigueur. » C’est en ce sens qu’intervient son programme audacieux, LiFT Africa, poursuit-elle en ajoutant qu’« au cœur de cette initiative, il s’agit de transformer la BAD — non seulement pour qu’elle soit plus rapide, mais aussi plus crédible. » 

 

 Par Ami Ly 

Autonomisation des femmes et des jeunes, le Sénégal lance le projet « PAVIE II »

107,209 milliards de francs CFA, c’est le budget prévu par le projet d’appui et de promotion des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (PAVIE II) pour renforcer l’autonomie économique des femmes et des jeunes au Sénégal. La Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), en collaboration avec la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement et le gouvernement du Sénégal, ont procédé au lancement de ce projet le 8 mai dernier, à Dakar.

Son objectif principal est de promouvoir la souveraineté alimentaire du Senegal. Selon la BAD, il vise à « mettre en lumière le leadership du Sénégal dans la promotion de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes et dans l’avancement de la souveraineté alimentaire du pays d’Afrique de l’Ouest dans le cadre de sa stratégie nationale de développement « Sénégal 2050 ». »

Pour rappel, la première phase du projet (PAVIE I) a permis de soutenir 24 000 initiatives entrepreneuriales, créant plus de 93 000 emplois et mobilisant 66 milliards de francs CFA de financement depuis son lancement en 2022.

Festival de Cannes 2025 : ces films africains à suivre

Le cinema brille de tout son éclat à la 78e édition du Festival de Cannes, qui se déroule du 13 au 24 mai. Entre fiction, drame, polar et documentaire, voici quelques films africains à suivre.

Le réalisateur égyptien Morad Mostafa fait sensation avec son premier long métrage, Aisha Can’t Fly Away (Aisha ne peut pas s’envoler, en français), sélectionné dans la prestigieuse section Un Certain Regard. Le personnage principal, « Aisha », marque les débuts d’actrice du mannequin sud-soudanais Buliana Simon, incarnant une jeune femme confrontée aux complexités des relations, du travail et de son environnement. Il explore les tensions violentes entre les différentes communautés et les gangs qui contrôlent le quartier, dans l’indifférence des autorités.

Sont également présentés dans cette catégorie, « Promis le ciel » de la réalisatrice franco-tunisienne Erige Sehiri. Interrogée sur la genèse du film, Erige Sehiri a déclaré, dans une interview sur le site du festival de Cannes, avoir « voulu aborder la migration autrement. Trop souvent, elle est racontée uniquement à travers le prisme du départ vers l’Europe. Or, en réalité, près de 80 % des migrations ont lieu à l’intérieur du continent africain ». Le long-métrage a eu l’honneur de faire l’ouverture de la section « Un Certain Regard ».

My Father’s Shadow, réalisé par Akinola Davies Jr., une première historique pour le cinéma nigérian. C’est la première fois qu’un film nigérian est en sélection officielle à Cannes. Le film se déroule durant l’élection présidentielle de 1993 au Nigeria. Dans ce long-métrage, le réalisateur suit l’histoire de deux jeunes frères qui passent une journée ensemble dans ce contexte troublé dans la mégalopole de Lagos.

Le réalisateur suédois Tarik Saleh, d’origine égyptienne, est quant à lui en compétition pour la Palme d’or avec « Les Aigles de la République », qui raconte l’histoire d’un acteur égyptien adoré tombé en disgrâce.

Violences sexuelles au Soudan : Les oubliées de la guerre

Au moins 330 cas de violences sexuelles liées au conflit au Soudan ont été documentés depuis le début de l’année, selon un un groupe d’experts indépendants des Nations unies. Les experts, parmi lesquels figurent les rapporteurs spéciaux sur les violences faites aux femmes et aux filles, sur la torture et sur les formes contemporaines d’esclavage, estiment que le chiffre réel est très probablement bien plus élevé.

« Nous sommes profondément préoccupés par les témoignages accablants de violences sexuelles, d’enlèvements et d’assassinats ciblant femmes et enfants, y compris dans les camps de déplacés, qui révèlent une campagne systématique et brutale contre les personnes les plus vulnérables de la société soudanaise », ont-ils déclaré dans un communiqué.

« Les violences sexuelles continuent d’être utilisées de manière systématique comme arme de guerre au Soudan », ont constaté les experts. Il s’y ajoute les signalements de disparitions forcées en forte hausse dans les zones contrôlées par les RSF, «beaucoup de femmes et de filles étant présumées enlevées pour être réduites en esclavage sexuel et exploitées».

Selon leurs explications, « les victimes sont enlevées dans des camps de déplacés , des marchés ou des abris, dans un contexte d’effondrement des systèmes de protection ». Tout en alertant et en appelant la communauté internationale à « agir de toute urgence pour enrayer cette spirale », le communiqué souligne que « l’ampleur effroyable des violences que continuent de subir les femmes et les filles témoigne de manière alarmante de l’érosion des mécanismes de protection pendant les conflits, et de la banalisation de ces violences ».