HISTOIRES DE FEMMES

POUR LE PIRE RIEN QUE POUR LE PIRE ?
Une vie charcutée entre mensonges, solitude, infidélité…
« Mon mariage était toxique et détruisait ma santé mentale de sorte que je devenais amère à tout et brutale avec mes enfants ». Une petite phrase avec peu de mots qui regroupe tant de maux. Tel est le résumé de la vie de Aïcha, qui nous raconte avec courage son histoire. Une histoire d’amour loin des clichés des contes de fées.
« Je me suis mariée par amour à un homme que j’admirais beaucoup. Je suis rapidement tombée enceinte. Nous nous sommes installés dans un appartement que j’avais meublé pour le mettre partiellement en location. Il ne travaillait pas quand nous nous sommes mariés. Alors cela nous faisait un revenu en plus de mon salaire. Plus la grossesse avançait et plus son comportement changeait vis-à-vis de moi. Et la première surprise, en même pas une année de mariage, j’ai découvert que mon mari me trompait. Le comble, il ne l’a pas nié. Mon cher époux s’était remis avec son ex. Il a commencé à changer, il n’était plus le même ou du moins il n’avait plus le même visage. À cause des adultères, j’ai dû me faire soigner deux fois contre les Maladies sexuellement transmissibles (MST). On a pris ensemble un traitement mais cela n’avait rien changé à tel point que ma sage femme l’a convoqué pour lui demander de revoir son comportement ou au moins de se protéger quand il est infidèle. Pour moi, c’était le début de la fin.
« Mon mariage était toxique et détruisait ma santé mentale … »
Il était pourtant resté très correct avec mes proches, mais passait le reste du temps à se disputer avec moi. Surtout quand il a eu un nouveau travail dans une région différente de là où on habitait. Je ne pouvais le rejoindre vu que je ne pouvais laisser mon travail et que je n’avais aucun garanti avec lui. Je suis restée à Dakar, pendant ce temps, lui vivait avec son ex. J’étais une femme mariée seule et malheureuse qui voyait son époux en flash deux fois par mois. Car il venait un week-end sur deux et il passait plus de temps chez sa mère où il lui arrivait de passer la nuit. Quand j’ai accouché, j’ai aussitôt entrepris les démarches pour le divorce. Mon mariage était toxique et détruisait ma santé mentale de sorte que je devenais amère à tous et brutale avec mes enfants. J’ai obtenu le divorce neuf mois plus tard après des relances incessantes de mes proches pour m’accompagner à me séparer de lui.
« Je vis chez moi avec mes enfants et nous formons une équipe soudée. »
Depuis lors, je suis une mère heureuse et épanouie au grand bonheur de mes enfants qui ne subissent plus mes sautes d’humeur. Je vis chez moi avec mes enfants et nous formons une équipe soudée. Après le divorce, nous nous sommes organisés de sorte que les garçons voient leur père tous les week-ends et il en prend très bien soin. Il règle leur scolarité, leur nounou, leurs jouets, vêtements et chaussures, loisirs et médicaments. La transition de mère épouse à mère divorcée a été une épreuve facilitée par le fait que mon ex-mari est un excellent père pour mes enfants et aussi grâce à mes proches qui étaient là pour m’écouter, me conseiller et m’aider à me reconstruire. J’ai commencé le sport et me suis redonné de la valeur ce qui a considérablement amélioré ma vie.
« Mes enfants ne devaient plus me voir pleurer. »
Ma famille m’a soutenue dès le début et m’a accompagnée à chaque étape du divorce. Je me sens chanceuse et aimée, je remercie Dieu pour cette grâce. Et je me suis relevée grâce à cette envie d’être un exemple de réussite et de bonheur pour mes enfants, cette envie m’a donné la force de me relever rapidement. Ils ne devaient plus me voir pleurer. Ils ne devaient plus me voir fâchée contre leur père, car lui aussi doit être un exemple pour eux. Je me suis arrangée pour mettre de côté tous les événements passés qui m’avaient rendu amère et j’ai commencé à apprécier ma vie et la personne forte que je suis devenue. Et aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Je remercie Dieu pour ces épreuves qui m’ont permis de gagner en expérience. Je suis une bonne personne et je serai heureuse dans mon prochain mariage, Incha Allah.
Propos recueillis par Momar T. Ndiaye