SOCIÉTÉ

Violences sexuelles au Soudan : Les oubliées de la guerre

Au moins 330 cas de violences sexuelles liées au conflit au Soudan ont été documentés depuis le début de l’année, selon un un groupe d’experts indépendants des Nations unies. Les experts, parmi lesquels figurent les rapporteurs spéciaux sur les violences faites aux femmes et aux filles, sur la torture et sur les formes contemporaines d’esclavage, estiment que le chiffre réel est très probablement bien plus élevé.

« Nous sommes profondément préoccupés par les témoignages accablants de violences sexuelles, d’enlèvements et d’assassinats ciblant femmes et enfants, y compris dans les camps de déplacés, qui révèlent une campagne systématique et brutale contre les personnes les plus vulnérables de la société soudanaise », ont-ils déclaré dans un communiqué.

« Les violences sexuelles continuent d’être utilisées de manière systématique comme arme de guerre au Soudan », ont constaté les experts. Il s’y ajoute les signalements de disparitions forcées en forte hausse dans les zones contrôlées par les RSF, «beaucoup de femmes et de filles étant présumées enlevées pour être réduites en esclavage sexuel et exploitées».

Selon leurs explications, « les victimes sont enlevées dans des camps de déplacés , des marchés ou des abris, dans un contexte d’effondrement des systèmes de protection ». Tout en alertant et en appelant la communauté internationale à « agir de toute urgence pour enrayer cette spirale », le communiqué souligne que « l’ampleur effroyable des violences que continuent de subir les femmes et les filles témoigne de manière alarmante de l’érosion des mécanismes de protection pendant les conflits, et de la banalisation de ces violences ».